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قديم 05-10-2012, 01:34 PM
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aymaan noor aymaan noor غير متواجد حالياً
المدير التنفيذي
 
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افتراضي La révolte oubliée des enseignants égyptiens

La révolte oubliée des enseignants égyptiens
Il s’est assis en face de moi. Il m’a saluée et m’a regardée sans rien dire. Puis, il a sorti son passeport flambant neuf et me l’a tendu. Il m’a suppliée de l’aider à partir en France. Il voulait partir, par n’importe quel moyen, n’importe où; mais j’étais là et j’étais Française. Il avait les yeux humides. Que dire, que faire face à ce désespoir? Comment pouvais-je aider, réconforter, moi qui ai le choix d’ici ou d’ailleurs.
Peut-être que la meilleure chose que je puisse faire, c’est de vous raconter le désespoir d’Ahmed, pas encore trente ans, enseignant en Égypte; en grève avec ses camarades depuis le 11 septembre.
Je les ai découverts par hasard. J’avais à faire dans le quartier. Ils avaient envie de communiquer et j’avais envie d’écouter. Ils m’ont parlée en anglais, en français, en arabe, parfois plusieurs à la fois. Ils m’ont invitée à m’asseoir, à l’ombre des toiles de fortune. Finalement, je suis restée deux heures avec eux, à les écouter, les uns après les autres. Et puis à observer. J’ai rencontré les journalistes d’Al-Ahram, et d’autres journaux égyptiens. Je les ai interrogés sur la visite éventuelle de la presse étrangère. Ils étaient excités parce que les médias français devaient venir. J’ai attendu avec eux… longtemps, mais la presse française n’est pas venue. Les rédactions avaient redéployé leurs journalistes vers une autre actualité plus sensationnaliste. Les “émeutes” en réaction au film anti-islam en étaient à leur deuxième jour et quelques jeunes excités avaient transformé le quartier en champ de bataille. Que peut bien peser devant ce non-événement à résonance internationale, le sit-in de quelques dizaines d’enseignants devant le bureau du Premier Ministre?
Sept d’entre eux ont débuté une grève de la faim. La chaleur de septembre rend la grève plus éprouvante et puis il faut aussi subir les salves de gaz lacrymo pourtant lancées à plusieurs centaines de mètres par les forces de l’ordre. En deux heures, nous avons été arrosés une demi-douzaine de fois.

L'homme à la banderolle est un gréviste de la faim
L’éducation. Un problème récurrent en Égypte.
Un problème dont les autorités décident de temps à autre de faire la priorité numéro 1. Mais finalement rien ne change. Le secteur reste profondément sinistré.

L’école est obligatoire en Égypte de 6 à 14 ans. Le secteur privé a été pendant longtemps principalement pris en charge par les écoles confessionnelles, les écoles chrétiennes et plus récemment azharites. Depuis quelques années se développent également les écoles de langues. Les frais de scolarité sont variables, ils peuvent aller de quelques petites centaines d’Euros à plus de 5000 Euros par an et par enfant. Hormis les moins chères et au prix d’énormes sacrifices pour les familles, ces écoles privées restent inaccessibles pour une majorité d’Égyptiens (40% de la population vit sous le seuil de pauvreté).

Si le secteur des écoles privées est si florissant, c’est parce que que l’école publique est moribonde.
L’école publique et gratuite était un des grands projets de Nasser voulant mener à bien sa réforme socialiste par l’éducation des classes populaires. Même si les résultats n’ont pas atteint les objectifs, il faut reconnaître que durant sa présidence, d’importants secteurs de la population, notamment, dans les communes rurales ont eu l’accès à l’éducation publique et gratuite. C’est l’époque où l’école joue son rôle d’ascenseur social et permet aux bons élèves des classes plus populaires d’accéder à l’université, puis à des métiers jusque-là réservés à l’élite aristocratique.

Depuis l’arrivée de Nasser au pouvoir en 1954 jusqu’à aujourd’hui, l’Égypte a fourni des efforts importants pour permettre à tous ses enfants de bénéficier d’une éducation.
Entre 1971 et 2009, le taux d’inscription dans les écoles est passé de 60% à 96%. Cette hausse a surtout bénéficié aux filles puisqu’en 1971, elle n’était que 46,5% à être inscrite (contre 73,5% de garçon). En 2009, la disparité entre les filles et les garçons s’est considérablement réduite (94% vs 97,5%). L’illettrisme (population de plus de 15 ans) a très sensiblement reculé passant de 53% en 1990 à 38% en 2010, avec cette fois une forte disparité entre les hommes 80% et les femmes : 63,5%. Mais ces chiffres cachent une triste réalité. Ils ne prennent pas en compte l’absentéisme. Des enfants inscrits mais qui finalement travaillent. Ils ne tiennent pas compte de ces enfants marginaux non déclarés, non recensés et bien sûr non scolarisés. Mais plus grave, alors que les taux d’inscription atteignent presque ceux des pays développés, l’enseignement public n’a cessé de se délabrer. D’abord, la pédagogie n’a pas été revue depuis des décennies et ne permet pas de préparer l’élève à la vie universitaire. On développe à outrance le “par cœur” et néglige complètement l’esprit critique ou ****ytique. Sans compter les punitions corporelles largement répandues. L’autre problème des écoles publiques est directement lié à la manifestation en cours. Les instituteurs sont sous-payés.

“Une chèvre nue ne donne pas de lait” (parole de manifestant)
“Sais-tu combien je gagne?”, me demande l’un d’eux. 375 Livres Égyptiennes (moins de 50 Euros) par mois. “Ma femme ne travaille pas, je vis en-dessous du seuil de pauvreté”. Plusieurs m’expliqueront alors leur stratégie de survie. L’un d’eux s’estime chanceux, il possède son appartement (sans doute reçu de ses parents). Un autre loue un appartement d’une pièce où il vit avec sa femme et ses deux enfants. Le loyer est de 300 LE (presque 40 Euros). Sa femme ne travaille pas. “Nous n’avons d’autre choix que de trouver un autre emploi une fois la classe terminée.” Quand l’école est fini, commence alors la seconde journée de travail. Quelques uns me disent qu’ils travaillent sur des chantiers de construction. Aucun ne m’avouera ce qui a été dénoncé comme l’un des plus gros scandale de l’éducation en Egypte. Ne pouvant se contenter de leur salaire, certains enseignants proposent des cours particuliers en dehors des heures d’école, quitte parfois à saccager leur enseignement obligatoire pour se garantir une plus grosse clientèle. En Égypte, les cours particuliers ne sont pas des cours de rattrapage pour les élèves en difficulté. Tous ceux qui espèrent voir leurs enfants réussir sont contraints d’y recourir, quitte à se ruiner. On estime aujourd’hui que 60% des enfants scolarisés reçoivent des cours particuliers (y compris les enfants des écoles privées). Aucune chance pour l’enfant dont les parents ne peuvent lui payer des cours particuliers de réussir et ce quelque soit le sérieux et l’attention qu’il porte à ses études. Le système éducatif égyptien est une machine à reproduire de la pauvreté, de l’exclusion.
Il faut également également mentionner les classes surpeuplées, dans lesquelles les enfants ne trouvent ni pupitre, ni chaise et la cruelle insuffisance du matériel pédagogique et des équipements.

D’autres semblent mieux nantis, un enseignant d’Al-Azhar me dit qu’il touche l’équivalent de 120 Euros, mais pendant 8 mois. Durant les 4 mois de vacances d’été, il touche 8 Euros par mois… De plus, son contrat, comme ceux de ses collègues est à durée déterminée et doit être renouvelé chaque année. “On n’est jamais sûr qu’on sera repris, ils peuvent nous jeter comme ça. Ça fait 10 ans que je vis ainsi.”
Pour nos enseignants, le niveau de salaire reflète le peu d’estime que la société leur porte. “Un policier en début de carrière touche 500 Dollars” (presque 10 fois plus que les enseignants les moins bien nantis) me dira l’un d’eux. Beaucoup d’entre eux étaient sur la place Tahrir le 25 janvier 2011 et les jours suivants. Ils y sont allés pour se révolter contre l’ordre policier, contre l’injustice. Aujourd’hui, ils sont dépités. “Rien a changé. Nous sommes toujours dans un État ou le policier est plus important que l’instituteur”.

Pr Mohammad Zahran, Président du syndicat des enseignants Al-Makaryh
Pour tous ces enseignants, l’enseignement est un pis-aller. S’ils trouvent une autre opportunité, mieux payée, mieux reconnue, ils n’hésiteront pas. Titulaire d’un diplôme d’enseignant, Ayman gagnait correctement sa vie en travaillant dans le tourisme. Mais depuis la Révolution du 25 janvier et la défection des touristes, il n’a plus de boulot. Il a dû se résoudre à revenir vers son occupation première : l’enseignement.

Cette manifestation n’est pas une première pour eux, en septembre 2011, le mouvement de grève des instituteurs avait été massivement suivi. C’était une première en 60 ans. Les demandes étaient les mêmes. On leur a fait des promesses, ils sont retournés au travail. Les promesses n’ont pas été tenues. On ne les y reprendra plus.

Le jour de la rentrée 2012, 133 000 enseignants manquaient à l’appel au niveau national sur un effectif global d’un million d’enseignants.

Alors, cette fois-ci, c’est décidé, ils ne bougeront pas tant qu’ils n’auront pas obtenu ce qu’ils veulent.
  #2  
قديم 05-10-2012, 01:59 PM
الصورة الرمزية مستر محمد سلام
مستر محمد سلام مستر محمد سلام غير متواجد حالياً
مــٌــعلــم
 
تاريخ التسجيل: Dec 2011
العمر: 40
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مستر محمد سلام is on a distinguished road
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thanks very much
mr ayman



  #3  
قديم 31-07-2013, 05:25 PM
الصورة الرمزية Mr.Optimistic
Mr.Optimistic Mr.Optimistic غير متواجد حالياً
طالب جامعي
 
تاريخ التسجيل: Nov 2009
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Mr.Optimistic is on a distinguished road
افتراضي

Thanks a lot
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The End

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